par Catherine Piat-Marchand, généalogiste
Des études sur les Écossais du XIVe, XVe et XVIe siècle en France ont été menées dans les départements de l’Eure-et-Loir, du Loir-et-Cher, du Cher ou dans le Tonnerrois, mais elles ne semblent pas l’avoir été pour la Haute-Marne. Pourquoi ? Il y a il me semble, une réticence majeure : l’on soupçonne nombre de ces « nouveaux nobles » de prétexter une provenance étrangère pour masquer une origine obscure. C’est bien méconnaître l’efficacité administrative de cette époque, mais aussi les données géopolitiques qui font de la Haute-Marne un territoire d’exception.
Il est pourtant certain que la Haute-Marne est concernée, au premier chef, par cette migration consentie. D’emblée, l’on pense à nos deux reines d’Écosse du XVIe siècle, Marie de Lorraine-Guise et Marie Stuart […], mais la Haute-Marne a également des liens indirects avec l’ancienne dynastie des rois écossais : Alexandre IV d’Écosse, dernier représentant de la branche aînée, meurt sans descendance peu après son mariage en 1282 avec Marguerite de Dampierre-Saint-Dizier, petite-fille de Guillaume II (1196-1231) et de Marguerite de Hainaut.
Pourtant, ce n’est pas parmi les serviteurs les plus proches de ces deux reines que la recherche s’est avérée être la plus probante, même si cette piste permet d’éclairer bien des liens matrimoniaux. Ces Écossais sont avant tout des hommes d’armes, étroitement mêlés à l’Histoire de France. Aussi verrons-nous leur implication dans les derniers épisodes de la guerre de Cent Ans, de Charles VII à Louis XI, dont, me semble-t-il, l’influence a été décisive, et les guerres d’Italie de Charles VIII à François Ier.
Parmi tous les noms écossais que je serai amenée à citer, les Abricardot, Amyster, Anderson, Anstruther, Berey, Cameron, Cockburn, Congleton, Crichton, Cunningham, Despence, Esdoward, Fautringham, Forbes, Gordon, Heriot, Hume, Kynnymond, Laing, Lesley, Livingstone, Matelan, Menteith, Pringle, Quinquet, Ramsay, Scot, Stuart, Turnbull et Wardelaw, trois noms m’ont servi de fil conducteur : l’un, Anderson, concerne le sud de la Haute-Marne, les deux autres, Turnbull et Crichton, le nord du département.
L’article intégral sera publié prochainement dans les Cahiers haut-marnais.
Catherine Piat-Marchand a publié en 2017 « Les gouverneurs de Saint-Dizier (1544-1650) ou petite page d’histoire à l’aune de la généalogie« . Cahiers haut-marnais n° 284, 1er trimestre 2017.
Bonjour,
Je me demande si le chardon écossais peut avoir un lien avec le chardon lorrain,
Merci.
Bonjour, vous pensez à un lien dynastique ou symbolique ? L’analogie étant l’une des modes de pensée les plus fréquents du seizième siècle, les contemporains ont sans doute remarqué la coïncidence.
[…] années déjà que j’espère la parution dans les cahiers hauts-marnais de l’article de Catherine PIAT-MARCHAND, sur les Écossais venus en Haute-Marne entre les XIVème et XVIème […]